Conditions générales de vente.
J’aime le fonctionnement du cerveau humain. Et comme de manière générale il fonctionne d’une manière binaire, par association d’idées.
Votre dévoué a en sa possession un cerveau, assez amoindri il est vrai, au point de faire vivre à son entourage des situations parfois insupportables. J’admire d’ailleurs leur esprit de tolérance, le seuil a failli être franchi cette semaine à cause de certains évènements excessivement dérangeants. Ou alors l’a-t-il été et je ne suis pas - encore - au courant.
Achevons cet apparté et revenons à ce qui constitue l’objet de cet article. Cette semaine, une image télévisée assez pénible à regarder, un homme témoigne, sa voix est doublée, il dit qu’il n’en peut plus, qu’il craint pour sa vie, on ne voit nullement sa tête mais son buste bronzé, recouvert d’un bandage, je pense immédiatement à l’Iraq, au Honduras, intérieurement je me désole de l’état du Monde, et puis le mot “homosexuel” est prononcé, je reformule mes intérieures pensées en me disant qu’il n’est pas doux d’être pédé dans des pays en guerre, dans certains pays tout court.
J’apprends un court instant plus tard que le pays en question est séparé du mien par une chaîne montagneuse commune, et que c’est dans sa capitale que cet homme a été agressé. Poignardé, plus précisément, avec son ami qu’il embrassait, sur la bouche, dans la rue.
Je n’ai pas vraiment de sympathie pour Giovanni Alemanno, l’hypocrisie des fascistes repentis à tendance à me faire quicher, mais néanmoins a-t-il l’air de vouloir améliorer la condition de ses admnistrés d’en-dedans de la jaquette. Ce qui, cependant, est la moindre des choses. Et évitons le mauvais esprit en le soupçonnant de démagogie après cette agression certes assez impressionante, parce que c’est toujours mieux que rien. Faudrait-il encore que l’Italie adopte une loi concrète contre les actes manifestes d’homophobie. Mais dans un Etat où l’on emprisonne les immigrés qui échouent sur ses plages tristes après avoir vécu l’enfer, parce qu’il considère que c’est un délit, je ne rêve pas forcément à de meilleurs lendemains.
Qu’il est drôle de découvrir par ailleurs que l’immonde assaillant, un “vrai fasciste, qui hait les pédés”, se fait surnommer “Svastichella”, la “petite svastika”, ce qui laisse augurer de ses faits d’armes en tant que “vrai fasciste”. “Qui hait les pédés”, de surcroît. Pauvre Svastichella. Quel a donc pu être son traumatisme, combien douloureuses ses frustrations pour en arriver à fracasser des bouteilles en verre sur deux pauvres macaronis qui se bécotaient en toute mignonnade? Svastichella, mon bon, ne devrait-on pas plutôt t’intituler “Cazotello” que tu es tellement énervé que les pédés de ton pays arrivent mieux, et surtout plus, à chopper que toi? Es-tu tellement malheureux de devoir imposer aux gens une image de toi virile, belliqueuse, qui sent la sueur, la bière et le sang, alors qu’au fond de toi tu rêves d’un grand noir qui t’étreigne, t’emmène en Croatie et te prépare des lasagnes au saumon en écoutant Rufus Wrainwright, et que pour attiédir cette privation tu aies décidé d’aller planter des pédés? Svastichella me rend triste. Mais je crois que nos deux amis s’en sont bien tirés, tout du moins leur vie n’est pas en suspens, alors le sort de ce gros connard m’importe finalement autant qu’un bon d’achat chez Monsieur Bricolage.
Sinon, chez Agora, je ne trouve plus le magazine Le Tigre, et ça, c’est pas chouette.
En parlant de ça, j’ai appris que Christina Aguilera avait collaboré avec Le Tigre, le groupe riot, mais également avec Santigold ou Ladytron. Weird.